Club Unesco du Centre d'Action Femme et Enfant

cucafe/ONG

posté le 07-09-2008 à 22:06:49

LA DEGRADATION PITOYABLE DU SITE MASIKITA ET DES ENVIRONS DE L'IPN/BINZA

Géorgette Bilonda Mpenda
CUCAFE, R.D. Congo
Description de la capitale (Kinshasa) R.D.C.
Située à la sortie du Pool et au début des puissantes cataractes qui arrêtent la navigation vers
l’aval, Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo s’étire le long de la rive
méridionale du Pool Malebo (Stanley Pool), en face de Brazzaville.
D’une superficie de 10.725 Km
2
, Kinshasa est une plaine marécageuse et alluviale. Voici ses
coordonnées géographiques :
- Latitude sud : 4° 19’ 45’’
- Longitude est : 15° 18’ 15
L’altitude de ses collines (Mont – Ngafula, Mont – Amba, Mont – Ngaliema) et celle de ses
plateaux (Kimwenza, Binza…) varie entre 310 et 635 m.
Parmi ses importantes rivières, on retiendra la Ndjili, la Nsele, la Funa (et ses affluents la Bumbu
et la Yolo) la Gombe, la Lubudi, la Mampeza, la Binza, la Lukunga…).
Son climat tropical chaud et humide est variable : lourd et chaud dans la plaine (à cause du
déboisement) il est plutôt doux dans la région des collines. Comme l’ensemble du pays, Kinshasa
connaît deux saisons : sèche (mai – septembre) et pluvieuse (octobre – mai). Avec l’état de guerre,
l’exode rurale et le manque de statistiques fiables, il est imprudent d’estimer sa population.
Description des fléaux
Kinshasa est sous l’emprise des fléaux énormes qui le rongent le déshabillent du jour au
lendemain. Deux de ces fléaux ont retenu notre attention : - l’insalubrité et les ravins « Pas un pas
sans un sachet » est le slogan, le mot d’ordre que les enfants de la rue, les élèves et leurs
encadreurs sous la direction de l’ONG-D/CUCAPE ont utilisé pour rassembler, déterrer, brûler
sur la superficie du quartier du 04 octobre dans la commune de Lingwala, tous les sachets
d’emballage qui traînent partout.
Lors d’une séance de vulgarisation sur la désertification, tout le monde est tombé d’accord sur le
propos convaincant de Madame Georgette BILONDA, Présidente de CUCAFE pour recycler les
déchets. Ce serait, avait – elle dit, la solution la plus conforme aux lois de l’écologie ; autrement
dit il faudrait imiter la nature dans laquelle tous les éléments sont réutilisés dans les différents
cycles biochimiques. En récupérant une tonne de vieux papiers pour refaire un papier neuf, on
épargne une vingtaine d’arbres ; de même, dans les automobiles jetées à la ferraille, on peut
récupérer certains métaux et d’autres matériaux. Les boîtes métalliques usagées peuvent servir à
en fabriquer d’autres etc.
La dernière proposition collective était l’achat d’une parcelle poubelle. Là on y engagera 4
travailleurs et , les habitants de Lingwala et des environs y déposeront ces déchets domestiques et
industriels moyennant un payement dérisoire pour le traitement de ces 4 travailleurs qui, à leur
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tour, se chargeront d’extraire des déchets, selon la nature, les cailloux pour les revendre aux
maçons ; les feuilles d’arbres mortes pour fertiliser nos champs potagers et les sachets
d’emballage pour être brûlés…
Ainsi donc, comme la désertification n’est pas seulement dans le désert, la lutte que nous allons
mener contre elle est une lutte contre la pauvreté, rassemblons – nous car la victoire est de notre
coté.
Le deuxième fléau est la prolifération des ravins sur
presque toutes les collines décrites dans l’introduction de
cette rédaction. Ces ravins qui emportent maisons,
églises, routes et quartiers se situant sur leur passage
commencent à inquiéter la vie des paisibles Kinois.
Une partie du boulevard Lumumba, aux environs de l’ex-
Domaine Présidentiel de la N’sele est tombée dans un
trou ; la route By-Pass dans la commune d e Mont – Ngafula était coupée en deux par un ravin ; la
Paroisse Catholique Saint-Sacrément est menacée tandis qu’une école Kimbaguiste qui se trouvait
sur l’autre bord de la route Matadi qui le séparait de la paroisse ici citée est déjà tombée dans le
ravin, le quartier MASIKITA en face de l’Institut Pédagogique National de Binza s’est vu
transformé en une misérable contrée par des ravins qui sont sortis sur 3 axes différents et qui ont
emportés les maisons, les gigantesques villas de grands dinosaures du régime défunt de la 2
e
République.
S’informant pour mener ses investigations, le Comité de Gestion de CUCAFE a récolté des
habitants de MASIKITA, deux types de causes majeures, l’un superstitieux et l’autre purement
scientifique.
Pour les uns, depuis l’époque coloniale, l’urbanisation de Kinshasa oblige les riverains à céder
leurs terres (villages) aux établissements européens moyennant des indemnités dérisoires. Cela
cause une frustration des indigènes qui font naître des ravins partout où ils sont chassés.
Pour les autres, la façon dont les avenues ont été tracées sur ce site, les constructions anarchiques
et l’indifférence de grands BWANA (riches) du quartier sont les causes premières de ce fléau.
Entretemps, selon l’idée du KIT pédagogique sur la désertification, des centaines de jeunes plants
se rassemblent dans des écoles informées de Lingwala, apportés par les jeunes enfants pour une
expérience prochaine.
LE RAVIN RAVAGEUR
Elles sont dans le sable ensevelies pêle-mêle et sans bière
Sans dessus sens dessous
Elles sont portées précipitamment
Ces belles maisons, des gigantesques villas.
Qui embellissaient le quartier MASIKITA.
Et que des yeux, tu cherches
Effondré et prêt de tomber d‘effroi
Fané, confus et incapable devant le désastre

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Ce trou béant qui est venu de l’indifférence
De l’imprudence, de l’anarchie urbaniste
Ces maisons là sont tombées, ne le regrette
MASIKITA a perdu son beau costume d’entant
Ordures, épaves et carcasses des vieilles voitures
Viendront remplacer les gigantesques villas
Ils nous amèneront moustiques, malaria et typhoïde
Oui, ils ont caché l’épidemie
Indifférents au cri de la terre
Ils ont nié le pire
Peuvent – ils aujourd’hui cacher la mort ?
Renier alors le désastre ?
Riches et pauvres de MASIKITA
Egalité établie
Rebâtissez en ordre, canalisez les eaux des pluies
La terre a ses lois, ses règles, ses caprices
Elle se fâche aussi, se fait violence en silence
Bouchez les petits trous au bas de la vallée
Plantez la pelouse et ne marchez pas dessus
Reboisez les bas lieux où vont les eaux de nos toits
Prenez – y garde, chaque fois qu’ils se fendent
Petits trous deviendront grands
Et les gens n’en font pas attention
Allons, se disent les MASIKITA Kinois
Portons plainte contre les ravageuses pluies
Sans logis, elles nous ont rendu pauvres
En ces termes, elles se défendent
En perpétuelles immigrations je suis un voyageur
Du ciel au ciel passant par le sol
Coulant, visitant les couches perméables de la terre
Coulant et jaillissant en sources nouvelles
J’amène avec moi ce que les hommes négligent
Milliers et milliers de grains de sables m’accompagnent
En amont ou en aval, oui je creuse des trous
Je change l’écosystème, l’arable change
Car les humains empêchent mes gens de passer
Les désorientent ou veulent les arrêter
Si vous le voulez bien
Dites – le
Et je ne viens plus sur la terre
Alors ce serait la sècheresse
La désertification
Et la terre meurt.
Géorgette BILONDA MPENDA
N.B: Ce poème est un message pour la prise de conscience de ravage, de la pauvrêté, bref de la
désertification. C’est un appel au combat dans la lutte contre la désertification.
 


 
 
 

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