Ce trou béant qui est venu de l’indifférence
De l’imprudence, de l’anarchie urbaniste
Ces maisons là sont tombées, ne le regrette
MASIKITA a perdu son beau costume d’entant
Ordures, épaves et carcasses des vieilles voitures
Viendront remplacer les gigantesques villas
Ils nous amèneront moustiques, malaria et typhoïde
Oui, ils ont caché l’épidemie
Indifférents au cri de la terre
Ils ont nié le pire
Peuvent – ils aujourd’hui cacher la mort ?
Renier alors le désastre ?
Riches et pauvres de MASIKITA
Egalité établie
Rebâtissez en ordre, canalisez les eaux des pluies
La terre a ses lois, ses règles, ses caprices
Elle se fâche aussi, se fait violence en silence
Bouchez les petits trous au bas de la vallée
Plantez la pelouse et ne marchez pas dessus
Reboisez les bas lieux où vont les eaux de nos toits
Prenez – y garde, chaque fois qu’ils se fendent
Petits trous deviendront grands
Et les gens n’en font pas attention
Allons, se disent les MASIKITA Kinois
Portons plainte contre les ravageuses pluies
Sans logis, elles nous ont rendu pauvres
En ces termes, elles se défendent
En perpétuelles immigrations je suis un voyageur
Du ciel au ciel passant par le sol
Coulant, visitant les couches perméables de la terre
Coulant et jaillissant en sources nouvelles
J’amène avec moi ce que les hommes négligent
Milliers et milliers de grains de sables m’accompagnent
En amont ou en aval, oui je creuse des trous
Je change l’écosystème, l’arable change
Car les humains empêchent mes gens de passer
Les désorientent ou veulent les arrêter
Si vous le voulez bien
Dites – le
Et je ne viens plus sur la terre
Alors ce serait la sècheresse
La désertification
Et la terre meurt.
Géorgette BILONDA MPENDA
N.B: Ce poème est un message pour la prise de conscience de ravage, de la pauvrêté, bref de la
désertification. C’est un appel au combat dans la lutte contre la désertification.